Soliloques et coups de gueule, un mode d'expression à partager.

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

lundi, novembre 17 2014

Art contemporain

Qui suis-je pour porter un jugement aussi radical que définitif sur l'art contemporain ? Un esprit plutôt ouvert dont la fâcheuse tendance serait de revenir aux pulsions premières, aux émotions originelles. Or donc, si une œuvre provoque en moi une réaction dans un temps raisonnable et sans l'aide d'un mode d'emploi abscons, je juge celle-ci conforme au rôle d'une honnête expression confrontée au regard du spectateur. En contrepartie j'émets de sérieux doutes face à certaines créations que je peux découvrir aux détours d'expositions qui fleurent bon les stratégies marketing de lieux culturels en mal de trafic. N'ayons pas peur des mots, il est de plus en plus courant que je ressorte d'un parcours miné avec le sentiment d'avoir été la cible de charlatans rigolards. Mais, bon, ces réflexions n'appartiennent qu'à moi, je sais que d'autres les partagent et à notre tour nous nous autorisons les critiques les plus joyeuses et les plus créatives. Mais ce que je trouve parfaitement au point c'est le chaînage des acteurs de ce marché sacralisé dans lequel évoluent le meilleur et le pire sans distinction labelisée. Je ne puis dire si "Dieu y reconnaîtra les siens", je ne suis pas beliqueux tel Arnaud Amaury qui eut voulu que je les tuasse tous. Mais enfin, las de pratiquer une autocensure aussi mondaine que lâche dans notre société soudain empreinte d'une improbable pudeur, je revendique la liberté - même surveillée - de donner mes opinions, voire de les afficher, les proclamer et les gueuler si nécessaire. Si c'est de la merde, c'est de la merde, du toc, de l'esbroufe, du bidon, de l'escroquerie, et si ça marche c'est que le marché met en présence et les boni-menteurs et les bogos (prononcer bogo et non beau gosse - contraction de gogo et bobo) via la complaisance de media douteux.

Bataille rangée

lundi, mars 31 2014

Je n'en pense pas moins.

Ils me demandent: "ça va ?", moi je dis, n'importe quoi pour qu'ils me fichent la paix et pour leur faire plaisir, mais je ne suis pas très sûr que ça aille très bien. Je ne vis que dans ce doute. Et bien, non, je ne me regarde pas le nombril histoire de mesurer mon degré de bonheur, je fais le clown et leurs rires me rassurent et me récompensent. Pour l'instant, ce présent qui n'existe pas, j'ai un fer à repasser dans la main droite et je m'escrime avec un col de chemise que j'aimerai parfait. Parfait, et pourquoi donne-t-on ce nom à ce genre de glace crémeuse à laquelle il est indispensable de donner un parfum ? Oui, c'est bien parce que cet appareil onctueux est insipide et écœurant qu'il faut le doper avec un alcool ou quelques fruits selon l'humeur. Et bien moi, mon bonheur serait d'être parfait, insipide (mais pas écœurant), et de temps à autre et selon l'humeur j'ajouterai un état d'âme, histoire d'être hors de moi-même. Ce matin je suis enroué des cigarettes et de l'alcool de la veille, je suis Artaud, je traîne dans un appartement vide à la recherche d'une potion stimulante. Puis, vers midi, quand le soleil est au zénith, je suis à bord d'un boutre longeant les côtes africaines à la recherche d'une crique hospitalière pour me laisser couler. Plus tard, très tard, au couchant, je serais moi, nu et fragile avec mes doutes et incapable de savoir qui je suis vraiment. Mes rêves sont d'une telle beauté que la réalité aura bien du mal à les égaler. Ces rêves sont entièrement produits par mon imagination, laquelle se nourrit des bribes de la réalité, glanées ici ou là avec gourmandise. Il fut un temps où j'aurai tenté de les exprimer mais désormais ils restent dans l'antichambre de la vieillesse ce lieu des pertes et des oublis. C'est pourquoi cette ombre de sourire qui s'affiche au fond de mes yeux semble vous dire: "je n'en pense pas moins".

- page 1 de 5