Depuis des années j'exprime mes états d'âme sur du papier. Des formats "raisin", des papiers épais et pur chiffon. Je leurs fais subir des traitements à la limite de la rupture. J'utilise ce qui me tombe sous la mains; pastels secs, aquarelle, acrylique, crayons de couleurs, etc. Cette cuisine ne joue en aucun cas avec le hasard. Chaque ingrédient est appréhendé en fonction de mes humeurs, je les lâche par périodes intermittentes et c'est une fois sommairement jetés que le travail commence. Voyage, aventure, introspections douloureuses, égarements jubilatoires. Le vrai problème qui se pose c'est trouver le moment précis ou tout peut sembler en place et justement l'instant où il faut arrêter. Et parfois, souvent, ça déborde. Je conserve ces échecs, ils sont aussi mes repères. C'est après avoir procédé à un grand ménage dans mes cartons que je me suis mis à regarder ces "œuvres" avec complaisance et même une certaine tendresse. D'abord parce qu'ils me ramènent dans le temps passé (comme les vieilles photos de famille), et puis parce qu'il est difficile de se débarrasser des scories que l'on porte en soi avec une vague culpabilité - J'ai été mauvais sur ce coup là, aurais-je pu être meilleur, voire bon ? Et à quel moment ? M'est donc venue l'idée de recadrer ces grands formats pour en extraire ce qui en était l'essence. En quelque sorte il s'agit d'une distillation. je les ai naturellement nommés "Déchets d'œuvres".

DdO1.jpg


DdO2.jpg


DdO3.jpg


DdO4.jpg


DdO5.jpg


DdO6.jpg


DdO7.jpg


DdO8.jpg


DdO9.jpg


DdO10.jpg


DdO11.jpg