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Nous avons eu la promesse d'un après midi immobile. Seules les virevoltes d'insectes dans la blancheur du ciel figé, la chaleur par bouffées odorantes de maquis, les parfums de poussières d'immortelles et de thym nous accompagnent. Toi et moi au milieu des arbres torturés par les sols pierreux gravissons les calades défoncées. Je ne cesse t'emprisonner ta main, tu me la cèdes en silence, toujours ce silence qui nous habite. Nous sommes hors le temps, l'avenir, hors champ, hors la loi. Maintenant au sommet où un souffle de Sirocco nous accueille et nous enveloppe. Ici s'accrochent quelques maisons d'un hameau désert. Granit austère. Une haute bâtisse d'autres maisons bourgeoises du temps de la splendeur de l'île, une église ventrue et basse avec un reste de campanile. Au centre de ces ruines un pré pelé dévoré par le soleil et les caillasses émergentes. Côte à côte, incrédules de notre histoire, nous sommes et c'est certain les maîtres de ce monde. Alors je t'ai saisie par la taille, planté mon regard d'enfant dans tes yeux francs et vifs, puis je t'ai soulevée de terre et nous avons tournoyé dans l'été finissant. Nous nous sommes promis des lapins et des ânes, de l'eau fraîche et des livres de poésie, nous nous sommes promis le présent pour toujours. Sans savoir.