Je ne sais pas vraiment faire plus que quelques lignes pour dire ... des choses. Des choses auxquelles je tiens, des instants fugaces que je ne peux fixer sur une pellicule, pas plus que sur une toile, ça va trop vite et puis... C'est toujours plus joli dans la tête. Autant que ça y reste.

Je livre ici des poussières.


l’avenir
pour seule issue

je veux tes mains sur mes épaules
et le poids de mes remords s’envoler

il y a là
qui perle sur ton front
une gouttelette
qui chemine doucement
sur les sillons tracés
par tant d’émotions

l’heure de midi
passe un avion à hélices
haut dans le ciel tendu

ouvrant la fenêtre
au petit matin
j’ai détruit tout le travail de l’araignée
impardonnable inattention

au réveil
me parvient
le choc mat des bols
sur la table du jardin
air acide et brise parfumée
les bruits de l’été

dans l’aube naissante et fraîche
la promesse d’une vie pétillante

une tomate bien sucrée
en quartiers divisée
quelques fleurs de sel
et une giclée d’huile d’olives
des coteaux du Vaucluse
un chat roux
tente une approche
à pas comptés
un coléoptère de bonne taille
lui coupe la route
et détourne son attention
une brassée de Mistral
ébouriffe la chevelure des oliviers

je vais prendre ce melon
et de mes mains l’écarteler
de mes mains l’évider
de mes mains le déchirer
puis je plongerais mon groin avec avidité
dans l’or de la pulpe juteuse et sucrée
au goût unique de café et de miel