Le 4 juillet 2015 au matin je quitterai l'Alsace. Définitivement. Quarante deux ans dans une belle région avec laquelle je n'ai jamais eu d'affinité. Alors pourquoi y être resté ? A cause du marabout-de-ficelle... Les rencontres, les rebondissements, le travail et toutes mes escapades vers le Sud pour reprendre mon souffle. Jamais intégré. Toujours adapté. A un humour qui m'est étranger, un sérieux procédurier, un climat difficile à supporter. Pas de regrets, on verra plus tard, mais le sentiment d'aller vers une nouvelle tranche de vie plus en harmonie avec mes aspirations. Entre le sapin et la lavande j'ai donc choisi. Choisi la lumière, les parfums, les hommes. J'admets que l'Alsace est une terre opulente et riche, mais je lui préfère une certaine pauvreté et le besoin de grands espaces. Outre les forêts vosgiennes qui ne sont pas l'Alsace, je n'ai jamais pu me sentir libre dans ces enclos, ces vignobles couvrant les collines, ces villages muets et austères. Ici l'on vit dedans. La-bas on vit dehors. Mais l'Alsace laissera des traces profondes dans ma mémoire et certainement aussi dans mes comportements. Adieu pays de cocagne au décor de carton pâte car enfin c'est peut être la pierre qui me semble mieux me parler.

Lavandes “Quitte tout et tu retrouveras tout.” (Gérard de Groote)