Bien, je vais me laisser aller à mes réflexions. Elles résultent de mes observations, de mon parcours (mon âge), de ma culture. Je veux les faire partager parce qu'il est certain que c'est seulement et par les échanges et par nos volontés de changer "les choses" que l'on peut imaginer aller vers un mieux vivre ensemble. Au début de ce troisième millénaire "on" parle de guerre. Quelle guerre et puis c'est quoi la guerre ? Si la guerre c'est pour moi les uns contre les autres. Alors oui c'est la guerre. Et je me pose la question de savoir quelle est l'origine de cette guerre ? Et ma réponse c'est l'argent. Afin d'engranger de plus grands profits il a bien fallu étendre nos territoires pour élargir les marchés et cherchez de nouveaux consommateurs par delà les frontières. Deux stratégies ont permis d'atteindre ces objectifs. D'une part la libéralisation des échanges et d'autre part l'exploitation de gisements de travailleurs à moindre prix dans les pays les plus fragiles.

Ce que nos voisins allemands nomment "globalisation" et que nous nommons "mondialisation" à permis à quelques centaines d'individus sur la planète de s'enrichir au delà de ce qui est même concevable, à d'autres de saisir l'opportunité de déstabiliser les états aux même fins. Avec naïveté nous aurions pu imaginer un phénomène de vases communicants, c'est à dire partager les richesses (J'entends par richesses non seulement la nourriture, mais la culture, les savoir-faire.), mais en réalité nous avons agi de manière la plus égoïste et irresponsable qui soit, c'est à dire par extraction, allant dans tous les endroits de la terre à la recherche de ce qui nous semblait indispensable, énergie, produits agricoles, matières premières.

Le développement de l'industrie a été l'un des principaux acteurs de notre cauchemar. L'industrie a besoins de travailleurs pour créer et produire. Quand elle produit elle vend, elle fait des profits et les répartit de façon majoritairement inégale. Quand le marché est saturé, elle se tourne vers la diversification, l'innovation, ou elle ferme. Il donc aisé de comprendre que nos gouvernants n'ont de cesse de réfléchir à tous les moyens de faire perdurer cette industrie, par tous les moyens et notamment par la libéralisation des lois sur le travail, sur les échanges internationaux (Traité Trans-Atlantique par exemple). Quant aux richesses elles doivent également être régénérées elles doivent être "industrialisées" et répondre aux mêmes objectifs de profitabilité au prétexte que chacun de nous en aura une part. Cette mécanique je l'appelle "le Système". Et le Système qui est aux mains des lobbies les plus puissants n'est pas avare d'idées en ce domaine. Par exemple la valorisation de la nature comme nouvelle source de profits, et valorisation entraîne de fait la confiscation de tout ce qui n'appartient à personne. Si par exemple un brevet est protégé une abeille ne l'est pas. La pauvre bestiole est d'une part éradiquée en toute connaissance de cause et au cas ou les généticiens pourraient la rendre invincible elle deviendrait alors valorisée et donc négociable ou pour le moins matière à spéculation.

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Je me pose alors une nouvelle question, avons-nous un quelconque pouvoir de dire non. Un pouvoir de nous opposer pacifiquement et durablement (Pour une fois ce mot signifie quelque chose!), au Système ? A priori oui. Mais une récente expérience me renvoie vers un affreux doute. Je m'approvisionne, entre autres à une épicerie locale bio. Je ne suis pas un "intégriste" du bio (Je ne vis pas dans la peur parce que finalement c'est aussi mauvais pour la santé.), et je diversifie mes achats chez des maraîchers locaux qui produisent au mieux et au "plus propre". Dans cette épicerie de bonne facture je découvre ce mois de février: tomates, raisins d'Afrique du Sud, et même des fraises. Arrivé en caisse je m'insurge, courtoisement. Pour toute réponse la caissière me dit: " Oui, vous avez raison, mais voilà, nos clients demandent aussi une diversité de produits...". Donc je pars avec une grosse déception dans mon sac recyclable et je doute.

Bien entendu ce qui ne nous empêchera pas de défiler dans les rues au nom de la liberté d'expression et de condamner les actes terroristes qui fleurissent de toutes parts. Je ne crois pas aux solutions globales et souvent fédérées par des intentions douteuses ou récupérables. Je ne crois qu'en une prise de conscience individuelle et à des attitudes empreintes du seul bons sens. Je crois en l'infiniment petit. Cette guerre est de notre entière responsabilité même si nous admettons et constatons avoir été manipulés.