Soliloques et coups de gueule, un mode d'expression à partager.

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dimanche, juillet 26 2015

Une histoire de casse-croûte

J'ai connu un gars, quand j'étais étudiant en Arts Plastiques, qui, à la pose du matin avait découvert qu'il pouvait vendre la moitié de son sandwich.Tout avait commencé simplement et naturellement puisqu'un autre élève, par l'odeur, alléché, lui quémanda un morceau de son casse-croûte. Il n'y avait en soit rien de répréhensible à ce "marché", car l'un avait payé et produit cette denrée et l'autre désirait la ... consommer. Quelques jours plus tard notre homme sandwich, toujours à la pose, était pourvu d'un sac contenant 3 ou 4 de ces casse-croûtes confectionnés. Ainsi le bonhomme comprit qu'il y avait un marché, une demande et qu'il était capable de faire une offre contre espèces sonnantes et trébuchantes. Si notre cher copain, que plus personne désormais ne pouvait porter dans son estime, avait poursuivi le développement de son entreprise, peut-être aurait-il opté pour des méthodes et des process plus industrieux.

Quand pendant des siècles des paysans (gens du pays) possédant des terres, ont pu vivre en échangeant leurs savoir-faire de l'agriculture avec d'autres paysans (gens du pays) qui savaient transformer ces produits (le boulanger, le boucher, l'herboriste, l'apothicaire, la crémière...), un certain équilibre pouvait encore persister. Quand au fil des siècles les territoires se sont agrandis, quand la mécanisation est arrivée au secours des pauvres paysans qui se tuaient à la tâche, quand les prêts et les subventions ont fait leurs apparitions, ceux-ci, endettés, n'ont eu d'autres solutions que de faire ce que d'autres entreprises connaissaient déjà, de la cavalerie, c'est-à-dire du chiffre d'affaire à tout prix afin de rembourser les prêts qui risquaient de les mettre en faillite. L'agriculteur est devenu un industriel.

champ "Moi je voudrais pas être un lapin !

Et aujourd'hui l'on se pose la question: comment notre agriculture sur un marché mondialisé peut-elle devenir compétitive? La réponse est simple, arrêtons la compétition. Revenons aux territoires, aux savoir-faire, ne pétons pas plus qu'on à le cul, c'est -à-dire produisons ce que la terre permet de produire localement et échangeons sur un territoire dont la taille ne met pas en péril, ni le lien social, ni l'air que nous respirons, ni la faune, ni la flore, ni le paysage. Et arrêtons de croire aux gourous qui nous promettent que sans une agriculture modernisée nous ne pourrons nourrir la planète !

mardi, juin 23 2015

Mort aux vaches !

le Harem

Vous le saviez certainement, les vaches pètes, et ces ruminants au regard placide nous empoisonnent la vie. Fort heureusement l'INRA veille, et grâce à la vache hublot - https://fr.wikipedia.org/wiki/Vache_%C3%A0_hublot - analyse régulièrement la pitance qui lui est allouée afin de contrer le dangereux effet de serre. A noter que cette méthode a été élaborée dès le dix-neuvième siècle. Une automobile, elle, ne pète pas, pas plus qu'un Airbus. Nos dirigeants, pleins de bon sens grâce à une expérience acquise sur le terrain - de confortables bureaux dans la capitale - ont promu nombre de slogans afin de veiller avec bienveillance à notre santé: éviter les aliments gras, sucrés, salés... Il est donc parfaitement légitime de bouffer trois morceaux de bidoche par jour pour peu que celle-ci soit maigre, je ne donne pas la liste des possibles. Or donc, puisque les pauvres n'ont d'autre désir (légitime aussi), que de pouvoir se gaver de steaks et de burgers, et qu'ils sont encore quelques milliards sur la planète (et demain peut-être plus!), nos sacrées vaches devront se nourrir d'un composé inoffensif que doivent à cette heure nous concocter nos chercheurs assidus. Ainsi, les terres agricoles se recouvriront de céréales génétiquement modifiées à l'usage de la nourriture du cheptel et du parc automobile (les bio carburants). Inutile d'imaginer le paysan de Corrèze ou d'ailleurs cultiver son lopin en toute tranquillité, non, il faut désormais se projeter dans des horizons sans boqueteaux, sans plus de territoires pour la faune sauvage, de magnifiques immensités lunaires où seules les traces de machines devenues monstrueuses seront pilotées par satellite afin d'optimiser un rendement toujours plus performant (Ce qui est déjà le cas dans des pays lointains et archi-développés). Mais que l'on se rassure, il est parfaitement possible de faire du bio industriel, ce qui ne remet pas la propreté du produit en question, mais seulement son authenticité. Et qu'est-ce donc que l'authenticité si ce n'est aujourd'hui la labellisation d'un produit. Certes, les vaches pètent mais ruminent leur vengeance, encloses dans des fermes où la convivialité sera le maître mot. Elle pourront être soignées comme ces concubines de harem au son de sonates et de flûtes à bec, vaccinées, douchées, voire parfumées... Quelle belle perspective que ce demain là: "Une petite fleur dans une peau de vache...".

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