Toulouse

Vous l'avez choisi. Ce métier puisqu'il est dit que c'en est un. Les raisons m'importent peu, elles trouvent leurs origines dans des parcours que je ne connais pas. Parfois ce choix vous semblait le seul possible, l'ultime recours, parfois peut-être une solution facile et peut-être même un choix affirmé. Vous êtes devenues proies faciles pour celles et ceux qui ont compris l'opportunité de faire des profits à bon compte sur vos fesses. D'aucuns vous ont alors dressées, connaissant les demandes particulières d'une clientèle universelle et prête à payer le prix de vos prestations. Si l'on envisage aujourd'hui de pénaliser le client, reste que l'intermédiaire jouit d'une parfaite immunité. Je ne parle pas du petit souteneur auquel la justice n'aura pas plus de prise que sur un dealer de quartier, je parle des réseaux de personnalités pour lesquelles il est bon de passer l'éponge (pardon pour ce jeu de mots), et pour lesquels la justice n'osera plus faire le distinguo entre libertinage et proxénétisme. Dans chaque cas où vous serez entendues, pour peu que vous ayez l'audace de revendiquer une quelconque violence à votre égard, vous n'aurez aucune crédibilité; vous êtes des putains, ils sont des persona gâtés. Gâtés par l'argent, le pouvoir, la notoriété, leur position social et par le fait qu'il est préférable de les relaxer plutôt que de faire tomber en chaîne les institutions qu'elles représentent ou auxquelles elles appartiennent; politique, justice, police, etc... Vous êtes victimes d'un système ou le sexe est masculin, son exercice banalisé, sa consommation exacerbée par les nouvelles technologies, par la pauvreté, la barbarie d'un monde qui se détruit et vous rend esclaves.